C'est l'été, ou du moins ça l'était chez moi aux Etats-Unis avant que je ne rentre en France. Lors d'un été normal, donc, il fait chaud--et qui dit chaud dit envie de fraîcheur. Rien de tel qu'une salade de concombres croquants, ou de nectarines bien juteuses qu'on mange toute la journée.
Et puis, il y a le cheesecake. Eh non, ce n'est pas un plat particulièrement léger, mais c'est tellement bon qu'à vrai dire on s'en fiche complètement. Le plus drôle, c'est qu'il semblerait que la fascination pour ce fameux cheesecake soit quasiment plus grande en France qu'aux Etats-Unis. Le cheesecake est partout, et il a ses groupies, qui ne rateraient ses apparitions dans divers restaurants et cafés pour rien.
Si on se penche sur le cheesecake version américaine, on voit que la discussion devient tout de suite beaucoup plus technique. Des articles, non, des livres entiers sont consacrés à l'art du cheesecake parfait. Mais c'est quoi, d'abord, un cheesecake parfait?
Pour la majorité des individus, un bon cheesecake est soyeux sans être trop lourd en bouche. Pas de grumeaux, une crust croquante mais pas trop non plus, et bien evidemment pas de gélatine. Ah, ça, non: le cheesecake sans cuisson, ce n'est pas un cheesecake. Ensuite se pose la question du mode de cuisson--certains privilégient le bain marie et la cuisson lente, pour que le cheesecake ne se "casse" pas. Effectivement, on obtient souvent de petites cassures sur le dessus du cheesecake lorsque le mélange au cream cheese cuit. Mais après tout, si on le sert à l'assiette et on ne compte pas vendre son cheesecake entier, une cassure ne fait de mal à personne.
Du coup, dans la famille on préfère l'option de cuisson simple, sans bain marie. Tout de suite, c'est beaucoup plus facile: on mélange, on fait cuire, on laisse reposer et on met au frais. Quelques heures plus tard, la magie a operé, et voilà: un cheesecake au gout parfait, prêt à être dégusté. J'irais même jusqu'à dire que je dois mon teint rosé et frais à cette recette familiale qui fait mon bonheur depuis mon plus jeune âge. Enfin bon, on me répondra que ce sont plutôt les carottes...mais je n'en crois rien.
Essayez-le, vous verrez bien: même par un été à 20 degrés, le cheesecake rend beau et heureux. Servez-le tout seul, ou alors accompagné d'un coulis rapide de fraises (des fraises équetées et coupées, cuites avec du jus de citron et un peu de sucre, puis mixées quelques secondes).
Un dernier petit conseil: ça peut sembler un peu fatigant d'aller chercher du vrai Philadelphia Cream Cheese, et tentant de remplacer par autre chose--mauvaise idée! La quantité d'eau dans les St Moret, fromages blanc et autres Kiri ne correspond pas au cream cheese et vous pourrez dire au revoir à la consistance crémeuse de ce "vrai de vrai" cheesecake.
Cheesecake
pour 6 à 8 personnes
160g graham crackers finement écrasés ou mixés (utiliser des sablés ou speculoos si besoin)
150g beurre ramolli
240g sucre en poudre
680g Philadelphia cream cheese, ramolli
2 cuillères à cafe extrait de vanille liquide
3 oeufs
120g crème fraîche
Mélanger les gâteaux, le beurre, et 50g de sucre dans un bol. Repartir le mélange dans un moule à charnière de 20cm de diamètre préalablement beurré. Bien faire remonter le mélange sur les côtés du moule et presser pour le garder en place.
Battre le cream cheese pour l'aérer. Ajouter le sucre restant et la vanille. Ajouter les oeufs un à un puis la crème fraîche.
Verser la préparation dans le moule et cuire une heure dans un four préchauffé à 180 degrés. Eteindre le four, entrouvrir la porte et y laisser le cheesecake pendant une heure. Réfrigérer au moins 4 heures avant de démouler et de servir.